C’est l’exercice de saison et CIO Practice n’y coupe pas. Voici les prévisions IT d’Eric Mijonnet, Consultant Workplace Solutions & Enterprise Architecture chez T-Systems France. Mais attention, l’anticipation n’est pas une science exacte…
1. « L’hybridation » des systèmes d’information devient incontournable
Avec la complexité croissante du paysage IT (on-site, dans le Cloud privé ou public…), une partie du système d’information se retrouve hébergée à l’extérieur de l’entreprise, dans le Nuage. L’existence même d’offres Cloud de plus en plus innovantes et compétitives face à un existant « sur-site » pousse inéluctablement les entreprises à franchir – progressivement mais sûrement – le Rubicon, rendant de facto « l’hybridation » avec l’existant incontournable. Un vaste chantier pour l’année à venir, voire au-delà.
2. La DSI devra gérer une informatique à deux vitesses
Le système d’information des entreprises est désormais constitué d’un mix de services internes et externes, évoluant à des vitesses différentes. D’où la nécessité pour les DSI de construire une « gouvernance globale ». L’objectif ? S’assurer qu’il y aura une création de valeur sur l’ensemble du SI. Les architectes ont ici un rôle clé ici en permettant notamment d’organiser et d’urbaniser les modèles de données et les processus.
3. La consolidation des applications s’accélère
Bienvenue dans l’ère de l’API ! En ligne de mire : la consolidation dans le Cloud des applications du legacy pour gagner en agilité, en évolutivité, obtenir une « élasticité » du poste de travail… et accélérer l’ouverture sur les nouveaux usages de la mobilité. En 2016, le legacy doit devenir un middleware « attaquable » par API et faciliter ainsi la création de frontaux dynamiques mobiles et d’environnements de travail agnostiques vis-à-vis du matériel.
4. Sécurité : priorité à la défense contre les nouvelles menaces
Face à l’évolution des menaces informatiques, toujours plus inquiétantes et souvent silencieuses, les DSI devront donner la priorité à la mise en place de protections contre les APT (Advanced Persistent Threats) et de systèmes SIEM (Security Information and Events Management). L’ambition de ces solutions ? Apporter un ensemble de moyens permettant d’agréger, normaliser, corréler, consolider, superviser, analyser, notifier et capitaliser les événements liés à la sécurité de l’information. Plus on se prépare au pire et moins celui-ci risque d’arriver…
5. Anticiper la digitalisation des métiers et des processus
La transformation digitale des entreprises est largement entamée et devra composer avec quelque 50 milliards d’objet connectés en 2020 ! Toutes les activités sont touchées par cette mutation. Anytime, anywhere, anydevice : les individus et les objets sont désormais interconnectés partout, tout le temps et avec tout type d’équipement. Et les conséquences sont importantes sur l’IT d’entreprise, sollicitée pour « digitaliser » jusqu’aux processus métiers. Cloud, Big Data, modèles de données, sécurité, intégration des nouveaux usages numériques, collaboration (ou pas) avec le CDO… autant de défis à relever pour les DSI.
6. Prendre enfin au sérieux la veille technologique
Un CIO digne de ce nom se doit d’anticiper les ruptures et les tendances à 4 ou 5 ans. Plus question de faire de la veille technologique en mode “hobby” ! Voici quelques pistes, identifiées à l’occasion du dernier CES de Las Vegas. La multiplication des objets connectés ouvre aujourd’hui un champ des possibles quasiment sans limite : à vous de choisir à quoi ça va servir ! Les technologies prédictives et le machine learning se développent à grande vitesse et déboulent dans le SI via des services Cloud ou des solutions telles que les nouveaux R server de Microsoft… Réalité virtuelle ou augmentée ne sont plus vraiment des technos émergentes : il faut donc anticiper les prochaines interfaces utilisateurs. Sans oublier le Wareable, les drones ou les imprimantes 3D dont la maturité se confirme. Autant d’innovations qui vont bouleverser prochainement des pans entiers du SI.
7. Réorganiser la DSI et acquérir les compétences indispensables
Pour mener à bien toutes ces nouvelles missions, réussir sa propre transformation et dans certains cas assurer sa survie, la réorganisation de la DSI devient indispensable. Elle passe par la mise en place d’une gouvernance informatique performante, d’une veille à long terme et d’un investissement conséquent dans de nouvelles compétences et métiers (architectes, urbanistes, gestionnaires de contrats…), sans tarder.